Définition – Qu’est ce qu’un vin Biodynamique ?
La viticulture biodynamique vise, de façon générale, à réhabiliter, dynamiser et intensifier la vie organique dans le milieu où vit la vigne. Cette démarche consiste à intensifier les échanges entre la plante et son environnement (terre et air), de façon à obtenir de meilleurs raisins et donc de meilleurs vins. La biodynamie cherche à renforcer la vitalité et la résistance des plantes, en améliorant les échanges naturels entre le sol et les racines d’une part, et entre le ciel et les feuilles d’autre part. Autrement dit, il s’agit de favoriser et d’accroître les échanges d’une part, entre les innombrables micro-organismes du sol et le système racinaire de la vigne et, d’autre part, entre le ciel (lumière solaire, influences cosmiques) et le système foliaire de la vigne, afin d’optimiser l’expression du terroir (le terroir entendu comme association sol-climat) dans les raisins et donc dans le vin. A cet égard, les vins biodynamiques sont censés garantir une meilleure expression du terroir (nous y reviendrons).
Certains, tel Nicolas Joly (La Coulée de Serrant, Savennières-Coulée-de-Serrant) — l’un des principaux représentants de la biodynamie dans le monde du vin —, expliquent que la biodynamie consiste, plus fondamentalement, à prendre en compte et solliciter les fréquences énergétiques (électromagnétiques, en l’occurrence) qui parcourent le système solaire, l’air et la terre pour intensifier la vie des sols et de la plante. « Ce qu’il faut comprendre ici, souligne Nicolas Joly, c’est que le vivant n’est qu’une somme de fréquences ou de rythmes ; c’est un monde vibratoire », et la biodynamie va s’efforcer d’harmoniser cet ensemble de vibrations et d’intensifier leur circulation entre la plante, la terre et le ciel. La biodynamie tient compte à cet effet des cycles lunaires et des positions planétaires, qui ont une influence sur la vie et la croissance des plantes, ainsi que sur la qualité du moût et du vin lors de la vinification. Ainsi, la biodynamie, selon Frédéric Duseigneur (Domaine Duseigneur, Lirac), va consister à « retrouver cet acquis qui a été balayé par l’agrochimie », acquis qui remonte aux débuts de l’agriculture, au Néolithique, et qui a perduré jusqu’au début du XXe siècle. « Il y a encore cent ans, les paysans ressentaient les choses dans leur peau, dans leurs os. » Il va s’agir de recouvrer le savoir ainsi perdu à notre époque à cause de l’agrochimie, et de retrouver, au moins partiellement, les savoirs anciens, cette compréhension qui fut naguère globale.